Arthur Hoffmann, né en 1991, est l’un des représentants les plus prometteurs d’une nouvelle peinture abstraite européenne. Très tôt, le désir de peindre s’impose par attrait pour la scène urbaine et le street art, une « effervescence » à laquelle l’adolescent se promet de participer. Il commence à développer sa pratique au sein de l’underground parisien, peignant dans la ville, sur toile et sur mur. Après s’être formé aux Ateliers de Sèvres, il rejoint la BTK Kunsthochschule à Berlin, dont il sort diplômé d’un Bachelor of Art and Photography en 2017. Sa formation académique rencontre alors un monde où art de la rue et scène contemporaine ne font qu’un, où friches et dents creuses urbaines sont les lieux d’exposition naturels de l’art expérimental. Marqué par l’esthétique brutaliste, l’architecture soviétique et les marques du déclin de la société industrielle, Arthur développe, au fil des rencontres et expositions collectives, un dialogue nourri entre peinture, photographie et art numérique. De retour à Paris, sa pratique de la peinture évolue radicalement grâce à un outil industriel : le pistolet de carrossier. À partir de 2019, ses screan paintings (littéralement peintures cri/écran, en anglais scream et screen) forment un pont entre arts numérique et analogique. Composées à partir d’une palette informatique, ces peintures sont réalisées au pistolet sur des toiles monumentales, posées à plat dans un espace clos au sein de l’atelier, caisson étanche où l’artiste, protégé par un masque, réalise d’un geste précis, et sans possibilité de repentir, des « tableaux-écrans ». Confondants pour l’œil, ces objets à la limite entre matériel et virtuel livrent une interprétation inédite de l’un et de l’autre, entre écran de veille d’ordinateur et sfumato léonardien, teintes hypnotiques et fondus plastiques. Cette série, à la fois en prise directe avec le temps contemporain et d’un onirisme abstrait comme arraché au temps, suscite un vif engouement des acteurs de l’art, galeries, critique et public. Le travail d’Arthur a, entre autres, été mis à l’honneur par la Galerie Bertrand Grimont lors de la FIAC hors-les-murs 2021, et par la Maison Galerie Laurence Pustetto à Libourne au printemps 2022. Tempérament explorateur et exigeant, l’artiste ne cesse de développer de nouveaux axes de recherches, toujours fondés sur l’union de la technique et de la vision. « Je suis peintre, en premier lieu, dit-il. C’est vraiment de la peinture. Je m’attaque à la peinture, au sens de l’histoire de l’art, d’une manière très contemporaine. J’essaye d’actualiser la peinture qui est en fait un des arts les plus ancestraux.»